jeudi 10 mai 2018

Pour la fille qui finira bien par, un jour, trouver ma poésie et ce blog


Clermont-Ferrand
On est assis en terrasse d’un bar dans le centre ville
On boit du chocolat chaud, du diabolo menthe, de la bière
On rit de ma mini moto,
On parle de nos soirées, la dernière remonte à quelques années
Au petit jour, à l’arrière d’une twingo bleu marine conduite par une copine
sa meilleure amie et elle avaient sorti ma bite de mon pantalon
et elles
s’amusaient à lui faire des bisous tandis qu’on roulait vers un bar
pour continuer la folie furieuse
elle a été de beaucoup de nuits folles, de beaucoup de cuites
nous étions du genre à continuer à boire bien après le lever
du jour
bien après que la raison et l’instinct de survie aient dit stop
sans que nous les écoutions
devant moi, je vois bien ses yeux
je vois bien qu’il y a quelques chose qui brille pour moi
une étoile triste qui ne demande qu’à exploser
et je me demande comment on peut encore m’aimer
je veux dire m’aimer comme ça
quand on sait qui je suis, parce qu’elle sait
que je suis un salaud doublé d’un connard fini
que quelque chose est cassé en dedans et que tout est recollé
de traviole, qu’il y a des trous et des fêlures qui laissent passer
l’obscurité
que je suis pris entre l’attrait pour la mort et le goût de la vie
elle dit qu’elle a vu une infinie tristesse et
mon incapacité à aimer les bonnes personnes, que je suis un enfoiré
mais quand même
et toutes mes bassesses et tous mes mensonges ne l’ont pas éloignée
et je devrais me détester comme elle devrait me détester
pour toutes les fois où je joue puis j’oublie
comme si tout cela était naturel
logique
et je ne sais comment je peux lire ce que je lis dans ses yeux
elle n’a jamais connu celui que je suis,
quand l’angoisse et la peur me prennent, quand mes mains tremblent
jamais reprisé mes vieilles chaussettes, jamais vu trainer mes caleçons
sales, elles ne sait rien de toutes ces fois où je suis vaincu
à genoux ou au sol
elle m’a surtout vu soul, dingue, en train de chanter, rire, embrasser,
mentir, jouer, courir, m’écrouler plein de vodka, sortir ma queue
dans la cuisine d’une inconnue, parfois à jeun, l’embrasser à pleine bouche dans
un train qui la ramenait vers une autre vie, la sienne
et pourtant elle me prend dans ses bras et me dit des mots doux
quand elle sent que la cassure gagne, elle
est celle qui lit dans les gens et
elle voit quelque chose en moi mais je ne sais de quoi il s’agit
je ne vois pas ce qu’elle voit, je ne crois pas à ce qu’elle voit
et je ne suis qu’égal à moi même
capable de tout gâcher
juste parce que c’est facile de le faire
pêcheur impénitent promis à un destin de solitude
celui qui s’entête à ne laisser personne le sauver



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