samedi 4 novembre 2017

Le paradis de la cirrhose version 2.0

A l’origine, je devais venir avec la fille qui écrit vachement super bien comme un
génie mais qui veut pas y croire et le type
qui met des étiquettes partout et
Qui écrit comme un génie lui aussi mais que ca fait chier de pondre des trucs de plus
De 25 lignes avec de la ponctuation
mais ils se sont trompé de jour, moi ça me fait marrer
je suis un enfoiré avec mes potes

Bon, cette année, me suis-je dis à jeun, point
De conneries, point trop d’alcool
Donc je débarque sans l’asiatique folle qui me sert de meilleure
Pote
Parce que venir avec elle et vouloir ne pas boire
ce serait comme décider de vivre centenaire tout en m’enfonçant un bâton de dynamite
Dans le cul avant d’allumer une mèche courte
vu qu’elle et moi
on a un certain talent pour s’entrainer
à boire plus et trop et même pire
quand on se retrouve ensemble
à un comptoir soit-il de bois ou de zinc
Et la fille qui devait venir mais qui fait la morte dès qu’elle doit me voir
Elle a fait la morte sous le fallacieux prétexte
Qu’elle est malade
Et sa copine qui devait venir et que je ne connais pas mais qui paraît un peu cinglée ne pouvait pas
Venir sous le fallacieux prétexte qu’elle travaille
Du coup je suis venu seul mais ce n’est pas si grave
avec le temps, l’alcool et en faisant des efforts, j’arrive à plus ou moins
me supporter

et,  yeppee
 me revoilà au paradis de la cirrhose
(Version 2.O)

Et tout à mes bonnes résolutions d’alcoolique bucolique
Je me suis donc répété jusqu’à y croire, ce soir pas d’alcool ou pas trop
Après tout ma vie est meilleure depuis que
Je ne bois plus
Ou presque
(non c’est pas vrai,
c’est comme se branler avec une râpe à fromage et prétendre
que c’est un peeling de la bite… je me fais chier certains samedis soir, t’as pas idée)

A l’entrée l’organisateur de la soirée me dit
« 5 euros ou 10 si tu soutiens »
merde, il a repéré ma tête de type qui sait pas dire non
je file 10 euros parce que, dussè-je froisser la féministe
piégée à l’intérieur de mon corps gras et velu
je me marre tout seul à l’idée de devenir un souteneur !

Je fais trois pas et je tombe sur un comptoir, (mais peut-être
me souvenais-je de la disposition des lieux)
Et le gars qui se tient derrière, me dis : « oui on a de la bière, 1euros 50 il en reste
deux ou trois »
Bon là il se paye ma tête, y en a des packs
et j’en commande une en souriant
Et je ne suis pas jaloux de ses cheveux longs alors
que je suis quasi chauve et il me
File une bière en souriant et je n’aurais aucune excuse si je devais
Détester ce gars, du coup je ne le hais point et je prends
La bière parce que nous sommes en novembre et les bonnes résolutions, il faut
les garder
Pour le premier de l’an, surtout quand elles concernent l’alcool
Et je me dis pas plus de deux ou trois canettes sinon tu vas passer ta soirée
à pisser alors que tu es venu écouter de la bonne poésie
Et j’aperçois au loin la poétesse au regard  bleu et hypnotique
Et elle me sourit
Et je lui souris
Et on se fait la bise
Et je suis encore à jeun et super timide, l’œil pas fou
Et on discute et elle me dit, « je gère l’alcool, je passe avant dernière »
Et je dis « sur, je n’essaierai pas de te souler tant que tu n’as pas lu »
Et on discute et un autre de ses fans vient lui parler et j’en profite
Pour aller chercher une autre bière
Et l’asiatique folle m’appelle pour que je vienne me souler chez une blonde
aux yeux bleus canon et très sympa que j’apprécie beaucoup
mais je dois refuser
et mon pote qui aime être soul et fou m’appelle aussi
il est avec une fille sympa aussi qui m’aimait
puis me détestait (à juste titre)
et me re-aime, (dans le sens aime bien à chaque fois)
et eux aussi veulent boire et je me dis,
« pourquoi ils me veulent tous ce soir, je suis si seul
d’habitude
merde pourquoi ce soir, ? là c’est la poésie ma maitresse
pas la bouteille ! »
Et je n’ai pas la réponse, mais j’enquille bière
Sur bière comme si mes potes de cuites étaient là
 (et avec le recul, oui on pourrait aisément considérer que les canettes sont un
peu mes maitresses
à ce moment là mais la mauvaise foi c’est mon truc, alors je prétends que non et quand bien même,
avec tout ce que j’enfile à la suite, ça tiens plus du gang bang
Que de la relation suivie)

Et il y a une poétesse et des poètes qui parlent sur la scène
Et je vais les écouter
et franchement
Je prends quelques claques
Et ça fait du bien.

A un moment sur une lecture, un type crie :
-       vive la chatte !!!
et si je ne peux nier que son discours possède un certain potentiel
susceptible de faire vibrer certaines de mes fibres artistiques à moi
je le trouve peu constructif à cet instant précis
mais en vérité je ne lui en veux pas, c’est un exercice
difficile que de placer un « vive la chatte » et d’en
récolter les applaudissements et la reconnaissance de la foule
la plupart du temps, on fait comme lui, on se plante et personnellement
je suis heureux, car ce n’est pas moi qui ait crié ça
alors que j’en suis tout à fait capable avec mon taux d’alcoolémie
qui grimpe à vitesse grand V(ince), je fais si souvent désordre
dans les soirées …

Passé la dixième bière, je me met à aller pisser
plus souvent que Trump tweet une connerie/saloperie
ce qui n’est pas peu dire,
j’ai une vessie d’octogénaire on dirait
et j’avoue (attention, plaisir coupable) j’aime toujours autant
les chiottes du paradis de la cirrhose car
il y a ce haut parleur qui diffuse
une radio catholique et, crois moi sur parole d’évangile,
si tu n’as jamais vécu
l’expérience de la messe et des chants religieux
aux toilettes, tu n’as jamais rien vécu !!!
Ici, le moindre pissou devient une expérience mystique

et l’organisateur de la soirée fait une lecture
et je suis sur que si ce gars voulait faire du Lévy
ou du Musso
il serait riche  et vivrait à new york, mais
heureusement pour la littérature, il a décidé
de rester lui même, intègre, droit dans ses bottes
d’écrivain et donc d’écrire
des trucs vachement bien !!!

et moi
je prends
des shoots de mots dans mes veines bleus

et puis bien sur, magie parmi les magies, il y a le moment
ou la poétesse au regard bleu et hypnotique lit son texte
et putain, elle met tout le monde d’accord, c’est une orfèvre

quand elle lit, comme je lui dis après, « mes yeux brillent plus fort
que pour ma plus belle histoire de cul »
(on exprime son admiration comme on peut)

putain, pourquoi je ne sais pas écrire à moitié aussi beau qu’elle ?

elle touche à chaque phrase, c’est précis, pointu,
de la pure héroïne qui pique un sprint dans mes artères
et comble d’extase mon cerveau fou, faisant faire les voix
qui hurlent et divaguent à l’intérieur de mon asile psychiatrique mental

Je l’écoute et je me dis, mais quel monde
littéraire de merde, elle devait être à la grande librairie cette semaine
à côté d’elle, Houellebecq est un fils de pute sans talent
et Beigbeder ausssi

Et après avec la poétesse au regard hypnotique on boit
Des bières, enfin moi surtout, et on parle
On parle
On parle
On parle de trucs dont je ne parlerais pas ici
Parce qu’il ne faut pas trop répéter ce que les femmes
Te confient
Mais je te jure, elle est si… intéressante, pointue, fabuleuse
magique
c’est un plaisir de l’écouter parler de sa vie, de son écriture, d’elle
et toute cette humilité … alors qu’elle pourrait se la péter
comme pas possible avec son talent.
Et je bois ses paroles
et
C’est comme quand t’es gosse et que tu manges ton choco BN
juste après que la plus jolie
Fille de la cour de récréation t’ait embrassé sur la bouche
Devant tout le monde
Pendant que le directeur de l’école regardait ailleurs
et sans doute que moi je parle trop
je devrais juste ne pas bouger et l’écouter parler
boire ses paroles et ne pas amorcer l’esquisse du moindre geste
pas même porter ma bière jusqu’à mes lèvres
de peur de briser
la diaphane magie qu’elle procure

Et je finis complètement bourré et j’ai pissé aussi souvent
Qu’un chat de gouttière mal famée dans l’appartement
D’une vieille fille solitaire et usée
Et une jolie fille avec du rouge dans les cheveux danse bizarrement
Et je me dis, il y a vingt ans, je l’aurais ramené
Mais la vérité c’est que je ne l’aurais pas ramené
Mais ça me rassure de penser des trucs comme ça
Comme si j’étais un séducteur, comme si je l’avais été
alors qu’il faut bien avouer
Que mêmes soules les filles sont rarement assez cinglées
pour s’encombrer d’un type
Comme moi et il en a toujours été ainsi et,
attention moment d’honnêteté poétique,
Je sais peu de choses du mystère féminin mais
Une chose est assez certaine, s’il existe bien un truc
Dont les femmes ne veulent pas, c’est moi !!!

Et la poétesse me paye une bière
Et le barman aux cheveux longs me paye une bière
Et une fille brune me dit tu veux une bière ?
Et je répond, ai-je la tête d’un type qui dit non merci ?
Et elle me tend une bière et je lui tend 1euro50
et, c’est là ou un peu avant que, (attention accroche toi à quelque chose)
me vient ma grande phrase de la soirée

« j’’étais fait pour mourir à trente ans avec la vessie d’un adolescent »

autant te dire que je la garde pour moi
en me promettant de ne pas poétiser plus que ça les effets néfastes
de la bière et surtout pas à haute voix ! À 47 balais
il est temps de sortir de l’adolescence et d’arrêter de
dire n’importe quoi en public.

Mais si je devais vivre dans un bar au lieu d’y mourir
à petit feu
Ce bar est le bar où je voudrais vivre
Il y a de la poésie, des bières pas chères, des gens qui sourient
Et Fifi la chienne noire et blanche qui vient quémander des caresses par moment

Je m’y sens tellement bien que je crois bien que je ne mate presque pas les filles
(j’écris je crois bien car, je suis soul, je ne me rend pas bien compte de mes actes)

Et un type qui est prof sort le casse croute qu’il avait
Préparé et amené pour son ex qui n’est jamais venu
Et il en propose aux gens
et on mange du pain et du fromage, le saint nectaire
C’est la vie comme dit une écrivain talentueuse aux longs cheveux  blonds

Et je flotte
et je vis
Et je me dis que pour un type égoïste et laid qui ne mérite
Que le fouet et le courroux divin
Je passe une putain de chouette soirée

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