dimanche 7 mai 2017

Lettre à la presque doctoresse

Et ce soir, je faisais un extra
Dans un restaurant où on peut
Bosser bourré                                     
Et te voilà, avec tes yeux noirs
Et ta douceur et tes rires,
Ta manière de toujours poser
Des questions et caresser
Les mains quand tu parles
Et moi je suis trop vieux
Pour toutes ces idées qui naissent
Quand tu me regardes et je devrais
Me souvenir que le gars à l’autre bout
De la table c’est le tien mais je crois
Bien que je donnerais tout les paradis
Et les nuits d’enfer qui me restent d’ici là
Pour un bout de chemin entre tes bras
Et tu me demandes
Si j’ai des enfants ?
Si je pourrais en faire si je rencontrais quelqu’un ?
Quel sport je fais ?
Si je fume ?
C’est quoi le vin du mois ?
Et je bois tes questions cul sec
Et tu me dis que tu as une maladie
Rare, un truc qui a failli t’emporter
Un machin que connait bien le Dr House
Mais j’ai pas une tête à regarder
Docteur house et tu me dis
« ça fait deux ans que je suis en rémission
de ça, je n’ai gardé que le meilleur »
et tu es juste un morceau de ciel
tombé sur terre, une météorite venu de l’eden
quelque chose de doux, de la barbe à papa
sur une plage en plein été, du bleu dans une chambre
d’hôpital et je dis
« pourquoi c’est toujours sur les plus belles
et les plus gentilles, jamais sur les enculés
que ça tombe, mais non, faut que ce soit sur
une fille aussi magnifique que toi. Si au moins
ça n’arrivait qu’aux moches, je dirais rien »
et tu ris et ton rire est une récompense
une médaille pour un soldat,
et je te regarde et mes cicatrices
et ma douleur sont inutiles
et je me laisse aller à croire que je pourrais
te confier
            la pluie et le froid, toutes les fois
ou j’ai baissé ma garde, offert mon flanc
à la lance et mes lâchetés aussi,
puis je secoue la tête, on ne séduit jamais personne
                        avec des larmes
et je suis trop vieux pour toutes ces idées
qui affleurent à la surface de ma folie
et puis l’amour et ces conneries, j’ai
payé le prix
            dans le temps
payé le prix et c’était une connerie
mais putain, qu’est ce que t’es belle
et quand je te vois
y a de l’électricité qui courre le long
de mes doigts et tout ça me remue le cœur
sans doute que près d’une fille comme toi
je pourrais cesser d’avoir peur, trouver
un peu de chaleur et
je pourrais t’aimer un milliard d’éternités
je pourrais te lécher de haut en bas
je te regarde et je sais aussi que tu pourrais me tuer
et ca vaudrait mieux que toutes les maladies
de cette planète,
tu sais moi je suis né comme un perdant
il n’y pas de miracles pour les types comme moi
            pas de miracles, sinon peut-être
            les filles comme toi

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