dimanche 12 février 2017

Le jour ou je me suis pris pour Charles Bukowski (autopsie du fantasme de l’écrivain maudit et de la muse bien trop jeune pour lui)

tu vois, internet est une étrange religion,
on est en Février et je reçois
Sur ma page facebook des messages
D’octobre alors je réponds aux gens
Que je suis désolé pour mon absence de réponse
Et la fille avec la jolie forme de bouche
Qui écrivait qu’elle aimait bien mes textes
vient me parler et on discute et c’est cool
comme un peu de vodka dans les veines
et
elle dit :

je t’ai un peu fantasmé à cause de tes écrits, en Octobre
je ne t’ai pas envoyé de messages sans attente…
mais je suis au début d’une histoire amoureuse alors
je ne tenterai rien mais j’aime bien discuter
avec toi

et
elle pose des questions, dont une
qui parle fellation, sodomie et dents jaunes
dans la même phrase, je me sens en phase
avec la conversation

et je me dis ça y est, je suis Charles Bukowski
les femmes arrivent, elles vont inonder
ma boite mail de photos d’elles nues
et provocantes sur des canapés rouges et
            bientôt suivront la gloire
et l’argent et mon amour la pute sera fière de moi
du fond de ses prisons mentales mais il sera trop
tard je l’ai déjà oubliée et les salopes dangereuses
et déglinguées rangeront leurs couteaux et
mouilleront leurs culottes pour se toucher
en imaginant que leurs caresses seront mes caresses
 et les rires dans mon
dos s’estomperont et je pourrai sortir ma queue
à table
dans des restaurant étoilés pour me branler dans des carpaccios
hors de prix
et on n’appellera pas ça de l’exhibitionnisme
mais une performance artistique improvisée et je refuserai
la légion d’honneur tout comme d’être nommé
chevalier des arts et des lettres pour continuer à pisser
à la raie des politiques et en me lisant les honorables
membre de l’académie française éprouveront
un vif désir de s’ouvrir les veines et franchement
je n’en aurais rien à foutre, tant pis
si mon talent éclabousse leurs
certitudes, je me sens intouchable, ce mois-ci
j’ai acheté une vieille BMW car je suis suffisamment
barge pour croire à l’évasion par la route et je dis
à la fille avec la jolie forme de bouche que j’aurais surement
léché sa chatte et elle répond qu’on va arrêter là
que ce n’est pas bien de parler comme ça alors
je ne lui dis pas que j’aurais sans doute léché
ses seins aussi et je me demande comment elle
embrasse, si elle aimerait enrouler ses jolies
lèvres sur mon sexe, jusqu’ou pourrait
aller son désir à elle et quel goût peut bien
avoir sa mouille,
et mon dieu je suis dingue me dis-je
mais Dieu ne répond pas, je prends son silence
poli pour
un complice acquiescement à la question
de mes désordres mentaux, je
suis vieux et fou, j’ai du bide mais ma poitrine
et mes aisselles sont épilées, certaines
aiment ça, autres temps
autre mœurs, il faut vivre dans l’art du tempo
certains jours
je peux écouter
de la musique pendant des heures allongé
sur mon lit noir et les observateurs
jugeraient que je ne fais rien en omettant
d’inclure mon caractère trompeur en guise
de variable, maintenant il fait nuit , je ne vais pas tarder à
me branler et je résiste vaillamment au sourd désir
d’ouvrir la fenêtre pour hurler au désert
de la rue que je suis Charles Bukowski
parce que la rue ne me croira pas et elle
aura raison
et voilà à quoi ressemble ma vie
depuis que je ne bois plus, putain
faut vraiment que je baise
et que j’écrive mieux, mais pour l’un comme pour l’autre
            je ne fais pas d’effort, voilà c’est dit,  je suis une pute bon marché

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