samedi 30 décembre 2017

Rejeté (J’aurai voulu recoudre ces plaies que tu caches au fond de tes yeux)

Planqué sous l’orage
J’attends que l’amour passe

Je n’ai jamais eu assez de courage
Pour t’avouer la vérité, la plus mauvaise
De mes intentions

être la seringue
Plantée dans ta veine bleue de junkie
En manque d’amour

mercredi 27 décembre 2017

fantasy

Petite pute
Je t’emmènerai sur une autoroute
Et nous rêverons d’Amérique

Miami… dirai-je

… nous offrira des ponts de cocaïne
et des bottes en peau
D’alligator et

(Scandaleux)

nous tenterons
Notre chance d’un magique
Et définitif Fuck you lors
D’un show télévisé

Il n’y a bien que les femmes pour croire en l’amour
là où tant d'hommes vénèrent le pouvoir d'un mensonge

Je rêve de lécher ta chatte dans un jet privé

En plein vol

Dégouttée par ma sombre laideur
Adossée à la carlingue
Une main glissée dans sa petite culotte rouge
L’hôtesse se caresserait
En te regardant jouir   

Et tu boirais du champagne entre deux gémissements
Et tu dirais :
quelle délicate façon de mourir

Et moi…
Et moi…

Loin de l’amour
Et des good bye
La coupe aux lèvres
Je te jurerais que rien ne dure mais que tes cris sont éternels

                        Et tu crierais
                        Petite pute
                        Tu crierais !

lundi 25 décembre 2017

le rire du joker quand s’termine la partie d’poker

faut accepter l’idée qu’j’ai rien de la p’tite fiancée de l’Amérique
Et j’m’d’mandais ce qui te gardais si près collée
Et je sais pas quand t’as perdu pied « Bébée »
Quand t’as plus voulu que je t’nique
Quand t’as plus supporté la chaleur de mon corps
Dans le pieu à coté de ton joli cul
Quand tu t’as senti qu’t’en pouvais plus
Qu’notre amour n’valait plus son pesant d’or
Fallait qu’tu tires, que tu t’enfuies, me laisse dans le noir
Ça t’paraissait ton seul espoir

Pas grave tout ça
Pas grave du tout
J’ai survécu
Comme on survit
En serrant les poings et en crachant sur c’qu’était beau
En pissant debout contre le vent
En prétendant que c’est drôle pour cacher la souffrance

Y’a eu un matin
D’un coup de lame de rasoir, j’ai ouvert mes lèvres
Jusqu’au milieu des joues
J’suis pas plus laid qu’avant
et maintenant c’est sur, tu pourras rien y faire
j’cesserais jamais de sourire

Et toi tu disais que t’étais ma meilleure amie
Que tu viendrais m’voir même derrière les barreaux
Si je devais tomber un jour ou une nuit pris par les flics où la folie
Qu’t’aurais assez de force pour t’foutre d’mes défauts
Toi aussi, t’es qu’une éraflure de plus sur le blindage
J’ai appris à m'protéger des départs sans m’prendre en otage
J’tourne dans ma cage jusqu’à ce que j’ravale ma rage
Et j’trouve plus rien dommage, j’mérite de meilleurs hommages
                                                                                                               
Pas grave tout ça
Pas grave du tout
J’ai survécu
Comme on survit
En serrant les poings et en crachant sur c’qu’était beau
En pissant debout contre le vent
En prétendant que c’est drôle pour cacher la souffrance

Y’a eu un matin
D’un coup de lame de rasoir, j’ai ouvert mes lèvres
Jusqu’au milieu des joues
J’suis pas plus laid qu’avant
et maintenant c’est sur, tu pourras rien y faire
j’cesserais jamais de sourire

C’est pas demain la veille que j’vais être mur pour une nouvelle capture
J’ai pas perdu la foi, je l’ai juste mise de côté et j'reste sur mes gardes
J’crains plus les coups de couteaux, les fausses promesses et les ruptures
J’étais doué pour tout casser mais je savais aussi tout donner
J’ai appris à la dure à m'dandiner sur les chemins de ma propre sauvegarde
J’ai juste besoin d’assez de fric pour rouler jusqu’au bout de la planète
Et tant pis si j’ai pas l’air net, j’connais des postes frontières faciles à soudoyer
C’est moins cher payé que d’jouer honnête
Tu crois qu’on peut oublier le gout du sang ?
J’en suis pas sur à 100%
Pas sur à 100%

D’un coup de lame de rasoir, j’ai ouvert mes lèvres
Jusqu’au milieu des joues
J’suis pas plus laid qu’avant
et maintenant c’est sur, tu pourras rien y faire
j’cesserais jamais de sourire

j’t’avais bien dit que j’m’en sortirais à la Arsène lupin
qu’j’avais pas b’soin de faire l’tapin
c’est la fin d’nos parties de poker
t’entends pas rire l’Joker ?

vendredi 15 décembre 2017

Quand tu regretterais presque de boire beaucoup moins qu’avant

Et maintenant j’apprends
ma chambre obscure et le silence
                        qui la meuble
Et voilà donc à quoi ressemble la vie
Quand on tente de lâcher la vodka et les comptoirs

À jeun aussi, j’ai du mal à m’intégrer
à ce monde
Je me demande d’ou vient cette étrange sensation
De décalage fiché en moi, d’aussi loin que je me souvienne
Je marche avec elle
Et bien longtemps j’ai cru
Que les gens étaient le problème
Mais je suis le problème
Et les gens font ce que fait toute meute
pour le bien de la meute
            Ils rejettent la différence

            Et je comprends que mes amours sucent d’autres queues
            Avec l’avidité de celles qui ont préféré m’oublier

            Et de n’avoir rien fait de cette vie
            Je rêve de redevenir barge comme au bon vieux temps
            Mais avec plus de volonté (et de talent)

Seulement je dois faire gaffe à mes prochaines analyses
Et prendre en compte qu’un jour ou l’autre on finit
Par ne plus bander, ce qui induit de penser à la retraite,
trouver un plan
Pour faire du pognon afin d’acheter un bateau pour partir pécher
Merde,
plus je réfléchis, plus je déteste la voie de la raison

alors j’ai repris la boxe thaïlandaise
à vivre seul, les conversations avec soi même deviennent vite ennuyeuses et
Prendre des coups détourne mon attention, je n’aime pas me souvenir que
Je me voyais lancé dans la vie tel un boulet de canon que rien n’arrêterait
quand au final
Je ne suis qu’une balle perdue qui a fini sa course dans le premier mur venu

            Tu devrais faire dominatrice dis-je à la brune aux yeux verts
            claquer la gueule des mecs, leur fourrer
            Des godes dans le cul et pisser dans leur bouches suppliantes
            ça paye plus que ton boulot de serveuse
et elle rit, mais tout au fond, elle sait bien que j’ai raison
tout comme je sais, qu’elle pourrait le faire

je n’ai guère de respect pour la plupart des hommes.
Ils sont capables de payer une fille pour coucher avec elle
Et trois minutes plus tard, quand ils ont jouit
ils croient encore en la toute puissance de leur bite

et quoi que tu en penses
j’aime les femmes
            certaines d’entre elles sont capables de briser un homme d’un seul regard
            les autres ont besoin d’un peu plus de temps

                        j’ai beau entrouvrir les yeux avec la prudence de celui qui craint
            de se brûler le regard, rien ne change, d’où que provienne la lumière
                        la réalité est une chose étrange et sordide

mardi 21 novembre 2017

Quand sonne la cloche qui annonce la fin du combat

Derrière moi il y avait l’hôpital et j’ai marché jusqu’à la voiture
Et mon père s’est éloigné de son côté et
Ma mère venait de mourir
Son cadavre était en train de refroidir dans sa chambre
Attendant que des gens viennent le prendre, le poser sur un chariot
Et l’amener ailleurs et son lit serait libre et quelqu’un d’autre
Viendrait ici s’allongerait et peut-être que ce quelqu’un
Ne mourrait pas là ou peut-être que si, va savoir !
Et le monde me semblait vide et glacé, inutile
Et assis sur le fauteuil de ma voiture
J’ai pris mon téléphone et j’ai appelé les gens
Parce qu’il fallait bien que quelqu’un le fasse
Et que mon père avait passé sa vie à s’occuper
De sa femme et que c’était tout ce que je pouvais
Faire pour le soulager
Alors j’ai appelé et j’ai dis c’est fini et ça m’a pris
Du temps mais ça repoussait le moment où je devrais
Affronter la douleur
quelques jours avant, mon père et moi
On avait mis leur chien dans un sac de sport
Et avec la complicité des infirmières on l’avait
Emmené dans la chambre et ma mère avait souri
Et le lendemain avec une amie on avait humecté
Sa bouche avec de la clairette de die et elle avait
Encore sourit et elle disait qu’elle pensait
Qu’elle allait mourir et on répondait non non et
Sans doute faisait-elle semblant de nous croire
Pour ne pas nous effrayer et peu de temps
Après elle avait sombré dans le coma et elle n’avait
Jamais rouvert ses yeux doux, jamais plus sourit
Et je lisais un magazine à côté d’elle quand c’est arrivé
son souffle
S’est arrêté une première fois et j’ai levé la tête et elle s’est remise à respirer
Et j’ai observé, puis j’ai repris ma lecture pour tromper
l’attente, car il ne restait plus que ça, l’attente et le stupide désir
de se tromper soi même qu’il ne fallait surtout pas écouter
car il n’aurait été que souffrance supplémentaire quand
surviendrait le moment ultime
                                                            et
comme si elle attendait que je regarde ailleurs
Elle a arrêté de respirer pour de bon
 et c’était comme si elle était partie
Tout doucement sur la pointe des pieds, pour
Ne pas déranger, et cela lui ressemblait tellement
Cette peur de déranger mais je m’en suis rendu compte
Et j’ai alerté mon père et on a appelé l’infirmière
Qui a dit « cette fois, je crois… » et on savait
Ce qu’elle croyait
Cette fois
et la doctoresse est venue et a constaté
Le décès et personne n’a rien essayé comme dans les films
Tu sais, les électrochocs sur la poitrine, la course sur un chariot
Jusqu’au bloc avec la famille qui pleure et hurle
« tiens bons, nous sommes là, tu n’es pas seule »
il n’y avait rien de tout ça, la partie était joué
nous le savions et nous avions juste voulu
qu’elle parte ainsi, sans trop de souffrance
sans savoir, shooté par les perfusions et dans le coma
c’était mieux et à côté de son corps déserté par tout ce
qui avait été elle
je me disais c’est juste ça de mourir
Ça paraissait presque doux, mais ce n’était pas doux
C’était un vide, un trou noir dans le cœur qui aspire la lumière
De ceux qui restent et nous étions ceux qui étaient encore vivant
Et elle semblait apaisée, on espère toujours que les morts
Soient apaisés et on l’a embrassé et j’aurai voulu un signe
Un souffle de vent, un vase qui tombe, quelque chose
Qui me laisse croire que ce n’était pas fini
Qu’on se reverrait ailleurs où dans une autre vie
Mais je sentais rien, je ne voyais rien peut-être
Etais-je aveugle et sourd ou peut-être était-ce bien
Fini, à tout jamais, une injustice de plus dans ce monde
Et mon père a filé aux infirmières son parfum
Et lui a dit « tchao » parce qu’il ne savait pas quoi dire 
Et qu’il ne voulait pas pleurer et on l’a embrassé
Et on est parti
Et j’ai appelé les gens et après je l’ai rejoint chez lui
Et il avait besoin de boire et moi je ne voulais pas boire
Car je savais que je me serais écroulé
Et maintenant je repense à ma mère, à sa façon
De rester debout face à la sclérose qui lui
avait pris ses jambes et il a fallut
Un cancer foudroyant du pancréas en plus
Pour l’avoir, ultime coup bas de la vie
et elle est resté elle même
Jusqu’au bout, tellement    digne
refusant de se plaindre ou de supplier
Et c’est comme si Dieu avait du la prendre
En traitre pour la ramener près de lui
Comme si Dieu n’avait jamais pu gagner le combat
Contre elle, mais la mort si

vendredi 17 novembre 2017

D’après une histoire vraie

Un jour, et sans que je ne sache le pourquoi de cette idée saugrenue
le bureau hongrois d’une chaine de télé américaine
Décida de m’interviewer lors d’un documentaire
Consacré à un réalisateur de films porno que je
Connais plutôt bien.

            À une de leur question, je répondis
Quelque chose comme ça :

« ce n’est pas  grave de faire du porno
parce que ce n’est pas forcement  ce que tu fais
qui représente qui tu es, mais la manière dont tu le fais, prenons
les prêtres par exemple, ils ont le plus beau métier du monde
vu qu’ils sont chargé d’amener le divin sur terre, d’enseigner
la parole de Dieu, mais lorsqu’il devient pédophile, le prêtre
fait du plus beau métier du monde, le pire ! »

Je l’ai pas dit tout à fait comme ça, vu que je parlais en Anglais
Mais telle était mon intention. Curieusement, cette partie de mon
témoignage fut coupé au montage.

Certes, le monde du porno
N’est pas celui que je décrirais comme le plus sain que je connaisse, mais
je peux en dire autant de ceux qui t’enseignent les religions
bien que j’ai plus fréquenté le premier que les seconds
et que tout ça ne soit qu’affaire de convictions personnelles

Aussi que tu décides de faire prêtre ou pornographe
Saint ou putain, assassin ou gynécologue conventionné
quoi  que tu fasses, souviens-toi

la beauté du geste fait la légende

Et si jamais tu te réveilles rongé par un sombre désir d’écriture
Ne prends pas la plume si tu n’as pas l’intention
De donner à tes mots assez de force pour foudroyer un Dieu

mardi 14 novembre 2017

Dieu bande mou

J’étais assis sur un banc public lorsque Dieu est venu s’asseoir à côté de moi. IL a posé son cul divin contre moi et je me suis poussé tout en ressentant un amour indicible.
-       C’est chiant qu’ IL a dit. Dès que j’approche un mortel il ressent ça et il sait automatiquement qui je suis. Impossible de bénéficier de l’effet de surprise, même pour faire une farce à un pote.
J’ai compris que Dieu pouvait lire dans mes pensées ou tout au moins ressentir ce que ce qui se passait en moi. La sensation de divin amour s’est estompée et je décidai de me méfier, j’avais toujours eu un côté paranoïaque.
IL l’a compris et IL a secoué la tête d’un air dégouté avant de sortir un paquet de cigarettes au menthol.
-       T’en veux une ? qu’IL a fait en me regardant.
J’ai accepté en hochant la tête, chose doublement surprenante puisque j’avais arrêté de téter la mort en pastille et quand je fumais, je détestais les clopes à la menthe. Mais j’imagine que c’est dur de refuser un truc à Dieu.
IL me l’a allumée avec un vieux zippo argenté.
Je me demandais ce qu’on foutait là tous les deux, sous la pluie de Novembre.
-       Je suis crevé qu’IL a fait.
J’ai pensé que moi aussi, mais je crois bien que comme d’habitude, Dieu se foutait bien de ce qu’on pouvait ressentir. En tout cas, IL n’a pas relevé. J’ai attendu la suite en L’observant. Ses fringues étaient crasseuses et Sa barbe blanche mal taillée. Son œil était morne et aucune lumière n’émanait plus de mon compagnon de banc depuis la disparition de la sensation fugace qui m'avait révélé son essence. Limite on aurait pu le prendre pour un clochard, au mieux pour un retraité pas bien lavé avec des problèmes récurrents d’incontinence.
-       Putain, y fait un temps à aller aux putes qu’IL a déclaré, Dieu.
-       Ouais j’ai dit.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas tiré un coup. Ma vie sexuelle était un peu comme le Sahara, en moins humide.
-       Tu connais un bordel en ville ?
-        Il y a bien l’Enfer dans les petites rues pas loin d’ici.
-       L’Enfer ?
-       Un bar à hôtesses. Le champagne est cher et mauvais et suivant ses moyens on peut se faire sucer dans la cour de derrière ou passer un peu plus de temps dans une chambre à l’étage.
-       Ça me plait. On y va ?
-       Tu sais que j’ai dit à Dieu en le tutoyant parce qu’IL avait commencé, j’ai pas trop d’oseille pour le moment, tu m’as pas trop favorisé jusque là, question réussite sociale.
-       Oui mais tu as une grosse bite, non ?
-       Non, tu confonds.
-       Ah merde. Et le proverbe aide-toi le ciel t’aidera ?
Un point pour Lui.
-       J’ai eu beau me branler à l’adolescence, j’ai pas reçu une grosse bite.
Un point partout.
-       Bah, après la cigarette, je dois pouvoir t’offrir une petite pipe afin de me pardonner pour t’avoir si peu membré. Pour ma part, je pense me faire la totale, champagne, chambre et deux ou trois poulettes bien roulées. Mais ce serait bien le diable si je ne faisais pas croquer mon nouveau pote.
-       Sympa, merci Vieu...Dieu !
-       C’est le moins que je puisse faire si tu m’indiques le chemin, on y va ?
Bon, même s’il y trouvait un intérêt en terme de lieu et d’itinéraire, il semblait bien que pour une fois Dieu se souciait de sa brebis égarée. J’étais tellement aux anges à l’idée de tirer un coup gratis que je ne me demandais même pas comment Son omniscience ne connaissait pas l’adresse du moindre bordel et autres lieux de péchés sur terre. En tout cas moi, je savais où un sale type comme moi possédait une chance de se faire sucer contre quelques billets, là résidait la différence entre l’humain et le divin.
On a commencé à marcher en silence. Dieu ne semblait intéressé par ni les gens qu’on croisait, ni par l’idée de converser avec moi.
On a fini par se retrouver devant l’entrée de l’Enfer et je me demandais si on allait nous laisser passer, vu que tous les deux, on ne présentait pas vraiment comme Donald Trump quand il se rend à « pompe mon noeud land » dans son gros 4X4 noir aux vitres fumées. Ceci dit, l’Enfer était un bordel glauque, pas le quatre étoiles de la maison close. Le videur à l’entrée nous a regardé et Dieu a sorti une liasse de billet de 20 épaisse comme la fourberie d’un politicien qui, allié à la sensation divine qu’on éprouvait en rencontrant Dieu, a produit l’effet escompté. Le cerbère nous a laissé passer en souriant. Dieu lui a filé un bifton ou deux pour le remercier.
-       Tu vois qu’IL a dit, Dieu, comme s’IL avait deviné mes pensées, c’est pas si compliqué de visiter l’enfer.
-       Je l’avais entendu dire au catéchisme !
Plus tard, Dieu était allongé sur le lit avec trois prostituées roumaines presque majeures tandis que dans un coin je besognais en levrette sur le plancher une petite russe aux yeux verts surement pas plus âgée que les autres. IL fumait un cigare tout en buvant du champagne pendant que deux filles se la donnaient dans une parodie de langoureux show lesbien et que la troisième lui prodiguait une paradisiaque fellation histoire de réveiller ses divines ardeurs. D’où j’étais, je voyais bien qu’IL bandait mou.
J’ai joui péniblement dans la chatte de ma pute à moi, puis j’ai ôté la capote et je me suis appuyé, nu, contre le mur histoire de reprendre mon souffle. J’ai fais signe à la fille qui s’est levée pour nous servir deux coupes de champagne. Ensuite, elle a ramené des cigarettes et un cendrier.  On a fumé sans rien dire tandis que sa collègue semblait échouer à raviver la flamme divine.
Dieu me semblait vide, usé, impuissant.
-       Je suis fatigué qu’IL a fait, fatigué !
J’ai eu envie de lui demander pourquoi.
Pas pourquoi IL se sentait rempli de fatigue, mais pourquoi les guerres, les meurtres, les viols, la solitude, la souffrance, les maladies, la mort, la folie, la rage, la haine, les mécaniciens malhonnêtes et les gynécologues hommes, pourquoi ce trou dans le regard de la pute de dix sept ans que je venais de baiser et  ce qu’elle foutait là, il existait bien la possibilité d’un meilleur destin pour elle, non ? Pourquoi j’étais fou, immonde, vivant, alcoolique ? Pourquoi pour toute la merde de la vie, pourquoi pour toutes les fois où j’avais regardé la réalité et où je m’étais dit que Dieu devrait arrêter de jouer au poker avec le Diable parce qu’IL perdait ?
-       PARCE QUE ! qu’Elle a rugit, Sa voix, dans ma tête.
Bon j’imagine qu’après avoir baisé dans la même pièce, je pouvais partager mes pensées avec Lui tout en n’obtenant aucune réponse précise à toutes ces questions merdiques qui me taraudaient l’esprit tout d’un coup. Sans doute qu’à sa place, si ma création partait en couilles comme le monde actuel le faisait en ce moment, je tenterais aussi de me planquer derrière un mystérieux parce-que qui signifiait « les voies du seigneur sont impénétrables, tu peux pas comprendre » en plus concis. Tout d’un coup, Dieu m’apparaissait tel un ministre véreux pris en défaut par un journaliste lors d’un talk show en direct.
Pendant que je m’interrogeais sur le sens de son Divin parce que, Sa virilité a fini par se redresser et la pute s’est mise à califourchon sur lui. Il penchait la tête sur le côté pour profiter du spectacle des deux autres filles qui venaient de démarrer un plus ou moins torride 69 tandis qu’elle s’activait sur son membre avec de frénétiques va et vient avec l’intention évidente d’en finir le plus vite possible.
Trois minutes plus tard Dieu a joui.
Pas de cris, pas de tsunami ni d’autres catastrophes naturelles pour accompagner sa jouissance. IL a juste gémi doucement.
Puis IL s’est endormi tandis que la pute allait laver sa chatte remplie de Divin Foutre.
(Oui, Dieu baise sans capote. On peut imaginer que Son éternité préserve des maladies vénériennes et pour la déontologie, IL avait payé le double pour ne pas en utiliser pendant l’acte).
IL a roupillé un bon moment, les putes avaient toutes disparues une fois le champagne bu jusqu’à la dernière goutte, mais Ses Ronflements on fini par cesser. J’attendais toujours et j’avais fumé presque toutes les cigarettes lorsqu’IL a ouvert les yeux. Il était tard et nous sommes partis manger au restaurant. Il a pris un poisson avec du riz car nous étions vendredi avec un pichet de rouge et moi, une entrecôte frites saignante parce que je pratique peu la religion.
-       Des belles salopes ces trois putes, c’est rien de le dire. Elle t’a plu ? la tienne, celle que tu as baisée ?
-       Elle simulait, comme elles le font toutes.
-       Normal, à leur place, toi aussi tu saignerais de l’anus et des yeux tout en faisant semblant d’aimer pour que ça aille plus vite, c’est le métier qui veut ça.
Ciel, Dieu était cynique !
J’ai songé à notre visite à l’Enfer. Là-bas comme ici, lorsqu’IL approchait les gens, pendant quelques secondes, une extase béate se peignait sur leurs visages. Puis tout disparaissait et Dieu nous dévoilait soudain une présence triste et solitaire.
Je me demandais si les filles qu’on avait payé pour abuser d’elles se souviendraient de leur première rencontre avec leur Créateur.
-       T’inquiètes, je ne les oublierais pas quand viendra l’heure de me rencontrer à nouveau.
-       Ok que j’ai dit sans remettre en cause Sa Divine Parole.
Bordel de merde, j’avais trouvé Dieu, d’accord, mais où tout cela nous menait-il donc ? Qu’est-ce que je foutais là à bouffer avec Lui ? Et pourquoi semblait-IL si… vieux ? On aurait dit que l’immortalité lui pesait encore plus que le travail à un fonctionnaire. L’avions nous déçu à ce point, nous, le genre humain ? On aurait dit que oui.
-       Toi aussi, IL a ajouté, t’auras droit à une place à ma droite… Au bar !
IL a éclaté de rire sous l’effet de sa propre plaisanterie (promesse ?), puis IL a avalé une bouchée avant de se pencher en arrière sur son siège. Dans cette position, IL a lâché un rot bruyant, comme ça, en plein milieu du restaurant. Autour de nous, les conversations se sont tues. IL s’est rapproché de moi en se penchant au dessus de l’assiette comme s’IL avait voulu toucher mon visage. Ses yeux brillaient sans que je puisse dire s’ils étaient larmoyants ou juste pleins d’alcool.
-       tu sais qu’IL a dit. Ça fait un moment que ça dure, t’as même pas idée. Mais je suis fatigué, fatigué… Tellement de temps que je me sens...
Je ne savais quoi lui dire pour lui remonter le moral, tenter de remettre une étincelle dans le bleu lavasse de Son regard éternellement usé. Peut-être que nous L’avions déçu, peut-être qu’IL nous avait déçu et qu’IL en souffrait, en vérité je n’en savais rien. J’ai failli lui suggérer une cure de sommeil.
-       Fatigué ! qu’IL  a encore ajouté.
Puis IL a pris sa tête entre ses mains et il n’a plus parlé. On aurait dit qu’IL s’était endormi. Je m’attendais à ce qu’IL se remette à ronfler là, comme ça, en plein milieu du restaurant.
Moi, depuis le début, j’attendais quelque chose, une parole, un signe… Et planté en face de lui et d’une entrecôte accompagnée de frites maison, j’attendais encore, mais rien ne se passait, rien ne venait. J’avais envie de pisser mais je n’osais pas bouger.
Putain, il n’y avait aucun sens à toute cette merde.