dimanche 18 décembre 2016

Quand seul le vernis brille sous la lumière

À une époque, j’étais raide dingue de son sourire
elle vivait
en moi et j’avais inventé un million de mots que je
ne lui ait jamais murmuré.
Peut-être étais-je trop laid
Peut-être n’a t elle jamais vu que ma folie n’était
Que la résultante d’une souffrance, quoi qu’il en en soit
Il n’y jamais rien eu d’autre que cet amour secret
Que je nourrissais pour elle avant de me résoudre à le
noyer dans un fleuve de vodka tout en me raccrochant
à l’espoir vivace de
Petits culs serrés en forme d’oubli et depuis
Elle s’est mise avec un gars qu’elle n’aimera jamais
Parce qu’elle ne voulait plus jamais être amoureuse
Et je savais qu’elle faisait fausse route
Parce qu’elle est faite pour être aimée
Parce qu’elle en crève de ne pas être aimée
c’est mieux comme ça ! prétendait-elle
Mais elle se trompait
Parce que ce n’est pas l’amour qui l’a cassée
Mais ceux qu’elle a aimés, toujours la même
Vieille histoire
pris par le besoin d’amour
on se donne cœurs et âmes
            à de subtils mensonges et on se réveille
            la gorge remplie de clous, rongés par
            l’acide de nos larmes
aujourd’hui,
Elle vit loin
Ne boit plus
Ne fume plus
Elle a un enfant
Et elle aime son enfant
Et je lui demande sans intention cachée
alors cette vie tranquille
Sans tabac ni alcool, ça se passe bien ?
Tout à fait répond-elle j’ai envie de me
                                                             pendre

jeudi 1 décembre 2016

La meilleure ruse du Diable

Perverses dérives de l’ennui ou
vestiges illusoires d’éthyliques nuits
au gout de cendres, la folie a défloré le vert de mes yeux
            et je couche mes maux sur le virginal papier
            tel une catin décatie tendant la main pour un billet de dix
            (le prix de son cul, le prix de mon âme)
           
Ma poésie est une pute avide défoncée par tous les
trous noirs que procurent la démesure de l’alcool
elle s’humidifie au fur et à mesure que
je lèche sa chatte d’une langue acérée
Ma poésie est une fille facile mais
vain est l’espoir de
combler le vide en moi que creuse
l’absence d’une
            délicate bouche peinte
enroulée autour de ma queue
avec le sourd désir d’aspirer goulument
le foutre et la douleur jusqu’à ce que je retrouve
mes dents blanches et un sourire de vainqueur

Cupidon dis-je à haute voix sans que personne n’entende ni les cris ni l’écrit,
laisse tomber l’arc et la flèche
            pour la kalachnikov, il me faut plus d’amour
                        plus d’amour pour moi et ce monde rempli de cadavres putréfiés
mon soleil est froid et je connais d’inutiles
                                                                        douleurs

larmes et haines, la vie méprise ceux qui saignent
Allongé sur le divin, Satan confesse que le meilleur tour qu’il ait réalisé
                                                c’est d’avoir fait croire que Dieu

        existait

Tel un héros fauché sur le champ d’une bataille sanguinaire

Tout à l’heure,
            J’ai appris que mon pote de primaire
            Est mort il y a peut-être une décennie, ou plus
            Ou moins, (quelle importance ?) le foie éclaté
            Par l’alcool, les avant bras couverts des bleus de
            Ceux qui se piquent, c’est ce qu’on m’a dit
Et je n’avais pas envie d’entendre ça, pas comme ça

On ne s’est pas vu depuis 25 ans lui et moi
J’avais mes propres douleurs et mes propres échecs
            à atteindre, je l’apercevais parfois poussant
un gosse dans une poussette  mais je n’arrêtais jamais
ma voiture, on croit qu’on aura le temps un jour
de relier le passé à aujourd’hui
            mais on ne l’a pas

Je n’ai jamais su d’où lui venait ce besoin
            De se faire mal, c’est parfois une cassure
            Parfois juste un truc qu’on a en soi
Des rencontres et des « opportunités », on devient junkie
            Comme d’autres font médecine, le sang ne s’apaise pas
Et on se prend à espérer que la souffrance s’éteint
            Avec son dernier souffle, mais rien n’est moins sur
                                    … rien n’est moins sur

Il est parti les armes à la main
tel un héros fauché par la mitraille sur le champ
d’une bataille sanguinaire, trop souvent
le sens de la vie tourne à l’envers