lundi 24 août 2015

Je n'ai jamais bouffé chez Musso à L.A.

Et donc ce week end
     on a fêté mon anniversaire,
et j'étais plus bourré que la chatte d''une putain thaïlandaise
   et à ce comptoir j'ai expliqué à cette fille qu'elle adorerait
se faire baiser hard, le genre claques dans la gueule en se faisant traiter de pute
      elle m'a trouvé encore plus dingue que d'habitude,
           mais elle a quand même mouillé sa culotte à un moment
ceci dit je ne l'ai pas ramenée, va savoir où j'ai bien pu l'effrayer ah ah ah ,
          conclusion, je baise moins que je devrais
et le dimanche j'avais mal au crâne quand j'ai ouvert les yeux en plein milieu
de l'après midi
je chiais mou
et l'eau est devenue ma meilleure amie du jour et le soir je me suis branlé
sur mon canapé en imaginant une jolie bouche
le quotidien des poètes manque parfois de glamour
putain, je me serais bien vu écrivain riche et célèbre
les mots, j'ai ça en moi depuis que je suis gamin,
je me suis toujours senti différent
et j'ai toujours cru que ce serait facile
évident pour moi comme pour le public
mais ça m'a pris toute une vie et un million de morts
                     avant de réussir à poser une seule phrase
qui touche aux tripes et au coeur et je ne vaux rien dès qu'il faut
écrire plus d'une page, je jette aux vents toutes mes tentatives
et j'ai l'impression d'être le plus maladroit de ceux qui écrivent
j'ai le style délicat d'un tank russe dans un magasin de porcelaine de Limoges
et je n'ai pas fini à New-York à me faire sucer sur une terrasse
d'hôtel quatre étoiles par un top model russe quelques heures
après une interview télévisée
et je n'ai jamais bouffé chez Musso à L.A. avec un producteur de film
et une actrice célèbre tout en discutant de l'adaptation d'un
de
mes
fabuleux
romans
tout en négociant le montant de l'avance pour l'écriture du
                                                                           scénario
et je n'ai jamais
vu la fierté dans les yeux de celle que j'ai aimé
et je n'ai jamais été le héros de ma famille, de mes potes,
du lycée et si j'ai couché avec la reine de la promo elle a eu la sagesse
de ne jamais en faire état et d'oublier vite fait cette épisode dégradant
pour sa réputation
pourtant  j'avais des aptitudes pour la célébrité telle que l'égoïsme et l'égo
surdimensionné, la certitude que je méritais tout ça, un penchant
prononcé pour l'auto-destruction et le sexe débridé, un gout
certain pour l'alcoolisme et autres déviances
mais en vérité j'ai fini par connaitre la seule fortune
                                                                          de l'écrivain
toutes ces heures
penché sur le clavier dans la solitude d'une petite chambre
usé par le boulot stupide de la journée
l'indifférence pour seule récompense
quitté par ses amours, baisé par la vie
trahit par ses amis, il n'y a bien que la folie
qui ne lui a jamais tourné le dos
                           et la lumière qu'il apporte à notre obscurité
                           provient des flammes qui le consument
et comme beaucoup j'ai bu pour oublier que je suis seul au milieu de la foule
et je lis souvent les poèmes de Bukowski et ceux de Dan Fante pour mesurer
le chemin qu'il reste à parcourir
et je me cache du jour pour rouvrir mes cicatrices
et je pisse sur l'oeuvre de Marc Levy et celle de Guillaume Musso
avec l'allégresse de celui qui voudrait vivre mille ans mais qui sait bien au fond
que la mort viendra sans doute de sa propre main et dans la solitude absolue
        Dieu que mourir me parait inutile à 4H44 du matin tandis que j'écris ce poème
pour oublier que ça fait vraiment trop longtemps que je n'ai pas baisé
Il arrive que je me demande si la femme de ma vie a fini par rencontrer l'homme de sa vie
mais je ne veux pas connaitre la réponse
         de ça aussi, j'ai peur





mardi 18 août 2015

baiser, parfois, est une rébellion

Je prétends connaître toutes ses cicatrices et
Je la pousse contre l’escalier et je dis, « je sais ce qu’il te faut »
Et j’ôte ma ceinture en cuir et j’attache ses mains à la rampe
            Ça fait des heures qu’elle dit non, mais elle me laisse faire
Enfin, pas tout à fait, elle râle encore et quand je passe la main sous
                        Sa jupe courte, elle serre les jambes et je lui affirme
Que je peux la faire jouir comme ça, en la caressant par dessus sa petite culotte
noire
Et elle éclate de rire car ses mains viennent de se libérer, normal, ce n’était pas
un vrai viol, ni même du harcèlement. J’ai bien guetté que son sourire ne disparaissait
à
AUCUN         
moment
de
ses
jolies
lèvres
                                    et après l’avoir attachée à nouveau,  je reprends les opérations
en mains
et elle me laisse faire, tout juste se fend elle d’un « hé tu avais dit par dessus la
culotte » alors c’est par dessus le fin morceau d’étoffe que je branle sa petite chatte
humide
                        et elle se met à gémir, me traite d’enfoiré car je sais encore y faire
et elle finit par jouir et je la détache et je lui confie que la vie c’est ça,
                        rien d’autre que ça, ces moments où il suffit de crier
                                    son plaisir pour entrevoir le bleu du ciel
                                                et parce qu’à cet instant précis
elle n’a pas besoin de plus
je la laisse partir avec son sourire aux étincelles
            multicolores
                                                et de quoi tuer quelques-uns de ses démons
                                    en plein vol, la certitude qu’il ne faut ni se taire
                        ni accepter, peu importe que ce monde soit sourd, peu importe que nous soyons
fous et que la romance nous soit interdite
ivres de vie, le plaisir nu de nos cris est la lame
                        que nous plantons dans la cruauté de nos plaies
                                    baiser, parfois, est une rébellion

vendredi 7 août 2015

L’arrogance de l’imposture


-       tu es un génie, je vais venir faire la fête avec une copine mais tu ne pourras pas
coucher avec elle et je vais venir seule aussi mais on ne couchera pas
ensemble non plus
-       Merde, je réponds, même pas une petite pipe ? À quoi ça sert d’avoir des
groupies si on ne peut pas se faire sucer ???

Et un peu plus tard, je raccroche le téléphone en trouvant cool l’imposture du génie

            Je suis un mauvais poète rock n’roll ce qui me permet
de me gratter les couilles à table au restaurant et de me branler sans penser à la même femme
à chaque fois sans éprouver aucune honte pour tout ça

                        et si tu as plus de dix huit ans et que tu es une belle fille qui laisse des photos de toi nue
dans ma boite mail, avec mon prénom écris sur les seins pour prouver ta réalité virtuelle, sois sur que je te dédierais un poème et ma prochaine branlette

                        et si cela choque ta morale et ta conception de la littérature
je te fais cadeau de ceci :
           
            la vérité est la flamme vacillante de la bougie
                                                sous le souffle du vent furieux

Ce qui signifie que dans mon monde sans mensonge, il paraît plus facile
                                                d’écrire
Que de me faire sucer
                        mais je te rassure, dans les deux cas, j'ai toujours un prix à payer
                       
                        et maintenant je te laisse, je dois trouver un restaurant
                                    où gratter mes couilles à table pendant que tu écris
mon fier prénom sur ton joli corps

Cautérisation

j’ai passé bien des insomnies à m’interroger
                        Sur le sens de la folie
                        Sur l’origine de la cassure
Mes mauvais choix et ce que j’aurai du faire ou surtout ne pas faire
Et sur les moyens que j’aurais eu de changer le cours des choses
Cette catastrophe qu’il faut bien nommer, ma vie !
                        Et j’ai fini par conclure que cela ne changerait
rien de connaître les réponses,
si le mal est fait, tout juste pouvons nous espérer le guérir
                        La lumière nait du fond des ténèbres
Et si l’espoir est vain, souviens toi
Le monde avancera avec ou sans nos déséquilibres
                        Peu importe qui tu baises
            Peu importe qui tu brises, nous ne serons jamais la pièce manquante
Du puzzle
                        Se torturer sur le passé
                        Sur ce que nous sommes
                        Et comment nous en sommes arrivés là
                        C’est pisser dans une marée noire en espérant
lui donner de la couleur
                        il y a des nuits ou le silence est un cri de souffrance
                        et d’autres ou il paraît si facile de tuer un innocent
les marées noires, il vaut mieux y foutre le feu
jusqu’à ce que tout  ça parte en fumée
                                         et que les vagues redeviennent
                                                                                bleues

L’autre jour

L’autre jour j’ai pris mon Dax st70
Date de première mise en circulation 1983
J’avais le plein d'essence et de rage de vivre
            J’ai roulé jusqu’à la montagne
Et là j’ai fait une photo
            Et je me suis senti libre
L’espace d’un million de tour de roues
            J’ai oublié les guerres et la folie sombre
De ce monde qui décède
                        J’ai songé que je pourrai hurler
                        Mais à cet instant, je ne me sentais plus fou

L’autre nuit


L’autre nuit
je suis passé sur ma bécane rouge
            Et j’ai croisé le regard
                        De la Femme
Qui tapinait là
                        Et dans ses yeux
                        J’ai vu la commerçante interrogation
Et juste derrière
                         Un immense trou noir
                                    Le froid désespoir et la résignation
                         de celles que Dieu a abandonné
                                    sur le gris d’un trottoir

jeudi 6 août 2015

Une petite maison en bas de la colline et quelques traces de sang sur le chemin qui mène à la porte

J’ai fini par avoir une petite maison
                                    En bas de la colline
Dans la banlieue chic de la ville, depuis peu
Endetté sur 20 ans, enchainé à l’enseigne bleu
D’un vampire financier, j’ai vendu ma liberté
                                                En souriant
L’esclavage c’est le pied

(Bon ok, j’ai fait un truc raisonnable,
                                    Ça ne veut pas dire que je vais y prendre gout non plus)

            Et forcement j’ai posé mon cul
Un soir sur le canapé gris et j’ai pensé à toi
                        Qui disais que je n’aurais jamais rien
Et qui t’es enfui loin de mes bras et de mon regard fou
                                                d’amour
                                                            (d’amour pour toi)

            ça m’a pris dix ans pour me reconstruire de traviole
                                    casser mon visage et le cœur à l’alcool
immoler mon âme sur le froid bûcher de la solitude,               tellement d’échecs
                        sur la route, quelques jolis petits culs, des matins insomniaques
et des nuits à brûler la chandelle et me voilà, l’âme ensanglantée, troué de parts et d’autres, j’ai du pus dans les yeux et de la colère
                                    tellement de colère
                                                contre moi
t’étais mon amour
                        et l’amour est une pute
                        j’ai laissé courir depuis
                        laissé courir mes démons
                        si tu savais combien je me hais

            et je ne sais pourquoi j’ai pensé à toi
                        cette maison est surement trop petite
                        et ma folie est une immensité de cendres
            et mon cœur a battu pour d’autres mais j’aurais aimé que tu me trahisses
                        au moins une fois, juste pour avoir une raison de te haïr
au lieu de ça c’est à moi que je voue une haine sombre et destructrice, mais c’est juste
un truc pour combler le vide de mon cœur, pour retenir ma main quand elle rêve
                                                d’un revolver chargé et bien huilé

                        et je flambe des fois la nuit, enjolivant
mon passé et buvant trop et j’embrasse des filles beaucoup trop jeunes pour moi
parce que c’est bon pour la légende et bon pour écrire
                        tu me connais, j’aime que la vie coule à flots dans les veines
et je suis dingue, ça n’excuse rien, mais ça aide à accepter
                        et la solitude danse en sifflotant doucement une comptine pour enfants
            sur les souvenirs d’étreintes, j’aimais bien quand on baisait un peu partout
du matin au soir, comme on voulait, putain au fond de moi, je n’ai qu’une envie
                                    repartir à un train d’enfer avec un joli cul jusqu’à la mer
                        repartir et baiser à faire bander dieu
                                                et mouiller la sainte vierge tandis que le petit Jésus
se branlerait frénétiquement dans sa chambre d’ado

et je suis assis à écrire avec les tripes en feu, parce qu’écrire c’est laisser
                        parler les flammes, j’aime toujours la boxe et la poésie
                        et devant le miroir je sais bien tout ce que je suis prêt à vendre
un prix dérisoire, ne crois pas ce que j’écris, la pute, c’est moi, sois heureuse
                                    ça me suffira, et reste loin de moi,
                                    je suis devenu dangereux
                                    je suis le flacon de nitroglycérine dans les mains du jongleur ivre, un trou de balle perdu dans son désert intérieur, je paye le prix fort pour
                        toutes les fois où j’ai manqué de courage quand la vie m’a souri
                        et tendu les bras
                        et crois moi, bien des soirs, assis sur le canapé gris de cette petite 
maison en bas de la colline ou n’importe où,  je paye ma rançon cash
                                                                                         en petites coupures non marquées